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Décryptage de support de Communication

Quand la campagne s’affiche, l’œil du passant est très sollicité. Mais que retient-il exactement ? La photo, le slogan ? Quel est l’impact ?
Un professionnel de la communication s’est prêté au jeu de l’analyse des maquettes des Affiches et nous donne son avis.

Dans la campagne, l’affiche joue un rôle central. Le candidat doit informer, séduire et marquer les esprits contemporains formatés par l’image. Quel est le regard du professionnel sur celles des candidats aux législatives de la première circonscription ? La question est posée à Jean-Marie PÉRON, directeur de la Boîte de Pub et spécialiste de la communication.

Les règles de base

« Elles ne sont pas toujours respectées, ce qui affaiblit l’impact de l’affiche. Une affiche doit se voir de loin et vite, en passant ». « L’oeil va en zig-zag. Pour faire simple, il va du coin en haut à droite, passe par le côté à gauche et s’arrête en bas à droite. Il vaut mieux placer le slogan en haut et le logo en bas à droite, comme une signature, comme pour confirmer l’information dans le cerveau du passant ». Jean-Marie Péron a un truc pour éprouver la visibilité des affiches : reculer de dix mètres et cligner des yeux plusieurs fois pour créer un flou : on voit alors ressortir ce que le cerveau va enregister. À ce petit jeu, les gagnants sont Claude Jahier, François Goulard, Hervé Pellois, Annick Monot, Akim Khounchef et Bruno Petit, dont la visibilité est soulignée.

Deux grandes stratégies : la personne ou le message

Le professionnel de la communication dégage deux tendances : « ceux qui ont voulu mettre la personne en avant et ceux qui ont privilégié le message souvent au détriment de la personne ». Il note la discrétion des slogans et la qualité inégale des photos. Enfin, les noms des candidats: plus ou moins lisibles selon la police de caractère utilisée…

Quelques illustrations.

Parmi les bons élèves figurent François Goulard et Hervé Pellois aux affiches qualifiées d' »équilibrée » et « bien construite ». Mais aussi celle d’Akim Khounchef, où le « schéma de l’oeil est respecté », tout comme celle de Bruno Petit avec le « bouclage du sens de lecture par le logo en bas à droite ». En revanche: quelques logos sont jugés mal placés sur l’affiche : Claude Jahier, François Le Gal et Annick Monot. Un slogan à remonter: celui de François Goulard. Un autre absent, chez Annick Monot. Un détail n’a pas échappé à l’oeil de Jean-Marie Péron sur les affiches d’Olivier Heraud, Gilles Dufeigneux, Vincent Salette: « Trop de texte, trop d’infos et trop de polices différentes. L’affiche de Patrice Crunil tient plus du prospectus ».

La proximité ou l’originalité

Une affiche attire le regard: celle d’Hervé Pellois, son visage remplit l’espace. « C’est un très gros plan, analyse Jean-Marie Péron. Comme pour mieux entrer dans la sphère intime ». Même remarque chez Odile Monnet avec un effet « sympathique » : « Les reflets n’ont pas été gommés. C’est plus naturel, plus proche des gens ». Un bémol: « La maquette ressemble un peu à une couverture de magazine ». D’autres recherchent la proximité par la relation au quotidien, le côté « couleur locale »: Claude Jahier en ciré à Port-Anna, Annick Monot devant le port de Vannes, Gilles Dufeigneux sans cravate en décontracté. D’autres encore jouent la carte de l’originalité, voire du geek (*): François Goulard, Gilles Dufeigneux et François Le Gal avec leur QR code. Enfin, ils ne sont que deux à utiliser le terme « Votez » : Vincent Salette et Bruno Petit. Histoire de rappeler qu’il s’agit d’une élection.

De quoi débattre en famille les prochains week-end !

(*) Mais le champion du geek est sans contexte Basile Poquillon: pas d’affiche, tout sur Internet, même les bulletins de vote à télécharger et à imprimer soi-même.